L’ostéoarthrose chez le chien
Signes cliniques
L’ostéoarthrose débute de façon insidieuse. L’animal semble souvent moins enjoué. Il peut également être plus irritable et grognon. Il a plus de difficulté à se lever et peut refuser de faire certains mouvements qu’il faisait auparavant comme monter les escaliers, monter à bord de la voiture, grimper sur un meuble, sa démarche apparait plus raide… Les signes s’aggraveront après un exercice intense (au lendemain d’une randonnée par exemple) et lors de temps froid et humide. Puis éventuellement l’animal démontre une boiterie franche du ou des membres affectés. Les chiens et les chats peuvent être atteins. Chez les chats, les signes sont plus subtils. On observera un animal plus grincheux, qui dort davantage et qui apprécie moins de se faire manipuler. Ils se toilettent souvent moins et ne sautent plus sur le comptoirs avec autant de facilité qu’auparavant.
Diagnostic
Pour confirmer l’ostéoarthrose, il faut débuter par un bon examen physique. La manipulation de diverses articulations est souvent douloureuse. Parfois, de l’enflure peut être notée. Le diagnostic définitif se fait par la prise de radiographies où on voit une modification des surfaces articulaires. L’articulation tente de se stabiliser en fabriquant du nouvel os. Mais ce sont ces ostéophytes qui causent frottement et douleur.
Traitement
De nombreux traitements existent pour soulager l’animal et ralentir la progression de la maladie. À part lors de chirurgie, on ne peut pas parler de guérison. Il s’agit d’une maladie dégénérative qui évolue avec le temps. On vise donc à augmenter le confort de l’animal et à retarder la dégradation de la condition pour lui assurer une belle qualité de vie le plus longtemps possible. L’idéal est toujours d’utiliser une approche multimodale (donc utiliser plusieurs traitements conjointement) pour obtenir un effet de synergie et ainsi accroître l’efficacité du traitement.
Chirurgie
Certaines conditions causant de l’ostéoarthrose peuvent être corrigées par chirurgie (dysplasie de la hanche, rupture du ligament croisé, luxation de rotule…). Il s’agit dans bien des cas de la meilleure option car cela permet de guérir la condition. Bien que les coûts engendrés semblent très importants au départ, en bout de ligne, vous en sortez souvent gagnants. En effet, les traitements médicaux, bien que moins chers dans l’immédiat, représentent une grosse dépense à long terme puisque vous devrez les utiliser pour le restant de la vie de votre animal.
Perte de poids
Le surplus de poids est un des points principaux (et un des moins dispendieux) à corriger face à un chien souffrant d’ostéoarthrose. Chaque kilogramme en trop cause un stress supplémentaire à l’articulation y accroissant les dommages ainsi que la douleur. De même les cellules graisseuses produisent des substances inflammatoires qui augmentent la douleur. Les études ont démontré que le retour de l’animal à un poids santé a autant d’effet positif sur le confort de l’animal que la prise quotidienne d’anti-inflammatoires.
Exercice
Il est important d’instaurer un plan d’exercice strict pour votre animal. Les animaux souffrant de douleur liée à l’ostéoarthrose deviennent très souvent inactifs et perdent de la masse musculaire de façon importante. Il est important de débuter par de courtes sessions et d’augmenter progressivement la durée afin de ne pas causer d’inflammation au niveau de l’articulation. L’exercice permet la perte de poids, mais aussi d’augmenter la masse musculaire qui se chargera de stabiliser l’articulation et donc d’y diminuer les chocs. Un exercice sans impact sur les articulations devra être choisi ; la marche et la natation en sont de très bons exemples. Il existe maintenant de la physiothérapie en piscine offerte pour les animaux dans certaines cliniques vétérinaires (Rosemère, Centre Vétérinaire Laval…). Il vous sera aussi possible d’apprendre comment manipuler les articulations de votre animal pour aider à les rendre plus mobiles et moins douloureuses.
Physiothérapie au Centre Vétérinaire Laval
Laser thérapeutique
Le laser thérapeutique ou photobiomodulation est une technique avancée de traitement de la douleur. Il utilise des longueurs d’ondes spécifiques de lumière (rouge et infrarouge). Cela augmente la microcirculation apportant donc plus d’oxygène et de nutriments à la région traitée et aide à évacuer les déchets cellulaires. Il en résulte donc une diminution de l’inflammation. On commence généralement par une cédule de 6 séances soit 3 la première semaine, 2 la deuxième et 1 la troisième. Par la suite une cédule d’entretien est choisie selon chaque animal. Souvent les animaux auront besoin d’une séance par mois.
Glucosamine
La glucosamine est un supplément alimentaire important dans le contrôle de l’ostéoarthrose. Il faut choisir un produit combiné avec de la chondroïtine et/ou du manganèse. Les suppléments trouvés en pharmacie humaine sont moins dispendieux que ceux en clinique vétérinaire, mais ils sont composés de sulfate de glucosamine plutôt que de chlorhydrate de glucosamine, ce qui est moins bien absorbé chez le chien. Ce supplément aide à la fabrication de la synovie, le liquide trouvé dans les articulations qui agit comme lubrifiant. Il diminue également la dégradation du cartilage et aide à sa regénération. Le meilleur supplément se nomme le Flexadin. Il s’agit de comprimés à croquer qui en plus de la glucosamine et de la chondroïtine, contient de la griffe du diable donc agit comme anti-inflammatoire naturel. Pour les chiens plus difficiles, il existe une glucosamine sous forme de biscuits très appétents. Il est important de savoir que la glucosamine prend généralement 4 à 6 semaines avant de faire effet.
Cartrophen
Le cartrophen est un médicament injectable que vous venez faire donner chez votre vétérinaire ou que vous apprenez à administrer vous-même à la maison. Une cédule est établie pour chaque animal. Généralement, il s’agit d’une injection par semaine pour une période de 4 à 6 semaines suivi d’une injection par mois pour 12 mois. Ce médicament est à la fois chondroprotecteur (donc aide à conserver un cartilage articulaire sain) et anti-inflammatoire en empêchant le relâchement de produits inflammatoires dans l’articulation. Le cartrophen permet une bonne amélioration, souvent rapide, de l’état de l’animal et ne cause que peu ou pas d’effets secondaires.
Anti-inflammatoires
L’usage d’anti-inflammatoires sera souvent requis en cas de crise d’arthrose avec douleur plus intense. Au départ, une thérapie plus longue sera nécessaire. Par la suite, vous pouvez vous permettre de n’en donner que les journées où votre animal est plus souffrant. Certains propriétaires vont donner une dose d’anti-inflammatoire en prévention le matin d’une journée ou un exercice plus intense est prévu. D’autres le donnent en thérapie pulsée (souvent la fin de semaine), les journées ou l’animal est plus actif. Avant de débuter l’usage d’anti-inflammatoires à long terme, il est recommandé de faire une prise de sang afin de s’assurer de la bonne santé du foie et des reins. Maintenant, des anti-inflammatoires causant moins d’effets secondaires (principalement au niveau digestifs) sont disponibles sur le marché et permettent un usage à long terme plus sécuritaire.
Alimentation
Une nourriture spécialement conçue pour les problèmes articulaires permet en général une bonne amélioration des signes cliniques de l’animal. Un essai de 10 semaines devrait être fait afin de pouvoir voir les effets maximaux de l’alimentation. Ces diètes contiennent des doses massives d’acides gras (oméga 3) qui ont des propriétés anti-inflammatoires, des anti-oxydants et des suppléments pour maintenir la santé des cartilages articulaires. On y trouve également de la glucosamine et elles sont allégées en calorie pour vous aider à contrôler le poids
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